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Sanctions américaines contre la CPI : Trump défend Netanyahu au mépris de la justice internationale
Le président américain Donald Trump a signé, le jeudi 6 février 2025, un décret imposant des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI). Cette décision intervient en représailles à la délivrance, en novembre 2024, d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier, accusé par la CPI, a accueilli ce décret comme une victoire diplomatique majeure lors de sa visite à Washington.
Un soutien inconditionnel des États-Unis à Israël
Dans une déclaration sur le réseau social X, Netanyahu a salué un « décret audacieux » destiné à protéger les États-Unis et Israël d’une « cour antisémite et corrompue ». Cette offensive diplomatique contre la CPI marque une étape supplémentaire dans la guerre ouverte entre le gouvernement israélien et l’institution judiciaire internationale, initiée en avril 2024.
Bien que les noms des personnes visées par les sanctions ne soient pas encore connus, le décret prévoit de leur interdire l’entrée aux États-Unis, d’étendre cette interdiction à leurs proches et de geler leurs avoirs sur le sol américain. En outre, toute personne aidant la CPI dans ses enquêtes pourrait être sanctionnée.
Les accusations américaines contre la CPI
Donald Trump accuse la CPI de mener des « actions illégales » contre les intérêts américains et israéliens, faisant référence aux enquêtes sur les crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et aux mandats d’arrêt émis contre Netanyahu et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Israël a rapidement réagi en félicitant Trump pour ces sanctions. Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a qualifié la CPI d’institution qui « persécute agressivement les dirigeants élus d’Israël », tout en rappelant que ni Israël ni les États-Unis ne sont membres de cette cour internationale.
Une attaque inédite contre la justice internationale
Ce n’est pas la première fois que Washington s’en prend à la CPI. Sous la première présidence Trump, des sanctions économiques avaient déjà été imposées à la procureure de l’époque, Fatou Bensouda, avant que Joe Biden ne les lève.
La CPI a condamné ce nouveau décret, le qualifiant de tentative de « nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial ». Elle a reçu le soutien du Conseil européen et d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui affirme que la CPI « doit poursuivre librement la lutte contre l’impunité partout dans le monde ».
Un précédent dangereux ?
Si cette action américaine satisfait Israël, elle soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la justice internationale. La CPI, siégeant à La Haye, est chargée de poursuivre les responsables de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. L’ingérence des États-Unis pourrait affaiblir son autorité et dissuader d’autres nations de coopérer avec elle.
Avec cette escalade, la communauté internationale se retrouve face à une question cruciale : le droit international doit-il céder face aux pressions des grandes puissances ?